Il y a quelques semaines, sur un groupe de discussion réservé aux professionnels des RH, je suis tombée sur le post d'un des membres qui demandait l'aide de la commu comme-on-dit, voici son post : "j'aimerais vos conseils quant à la gestion des visites de salariés dans les bureaux RH (...) dans mon entreprise il y a trop de va-et-vient dans nos bureaux, comment organisez-vous vos permanences ?".
Quand on me connaît un minimum on sait que je vais tiquer sur cette demande que je pourrais résumer ainsi : "comment restreindre les interactions avec nos clients".
Ne me lancez pas sur la nécessité de réguler les flux pour que les RH de première ligne ne soient pas submergés, parce que je vais être obligée de vous répondre que si il y a autant de va-et-vient c'est sans doute que les salariés n'ont pas d'autres sources d'informations, ou ne savent pas où les trouver. Je vais être obligée de vous répondre qu'au lieu de penser "comment réorganiser les permanences" on pourrait recenser toutes les questions et sujets abordés lors de ces "va-et-vient" pour en centraliser les réponses quelques part (intranet, newsletter, lettre d'info avec le bulletin de paie, ETC).
Non mais en fait ce n'est pas sur le post lui-même que je voulais réagir (c'est vous qui m'avez lancé 😬), mais sur cette réponse que je vous copie-colle fidèlement ici :
"A un moment donné mon chef a communiqué auprès des autres managers pour que, avant de passer au bureau RH, les salariés passent par leur manager pour convenir d'un RDV avec nous. Ca a plutôt bien marché. Certains ont fait de la résistance, donc on leur rappelait gentiment la règle quand ils venaient."
Bah tu m'étonnes que ça a dû plutôt bien marcher : comment faire du point de contact RH un point de friction pour le collaborateur ? comme ça.
Mais on la sent la très bonne foi de cette personne, qui par ailleurs fait même preuve de ✨ gentillesse ✨ en rappelant la règle à ceux qui n'oseraient pas demander à leur manager l'autorisation d'aller voir la RH ?
Je crois qu'en réalité c'est cette bonne foi qui me choque le plus, le fait qu'elle ne voit pas le problème, ni même qu'il y a un problème. Et ce n'est pas un cas isolé, plusieurs autres réponses allaient dans ce sens de pratiques mises en place dans leur DRH.
Depuis des années, quand je parle d'Expérience Collaborateur j'insiste sur le prérequis de changement de paradigme que ça nécessite en interne. J'ai souvent fait des conférences sensibilisation aux équipes RH à la demande de leur Direction, pour leur présenter dans le détail ce changement de paradigme qui consiste à considérer le collaborateur comme un client de son action.
Avant de vouloir se renommer en poétique "Direction des Richesses Humaines", il faut d'abord s'assurer que ce changement d'angle s'incarne dans un changement de posture, et qu'il n'y ait pas de RH dans son entreprise qui rappelle gentiment à des collaborateurs qu'il faut passer par sa hiérarchie pour accéder au service RH 👊